Le Chili et la CIA

Des images dans le grand kaléidoscope de l'actualité. Un homme, un vieillard engoncé dans un complet qui semble le boudiner. On doit le soutenir jusqu'à la voiture qui va l'emporter. Le visage est massif, inexpressif. Gâtisme ou comédie. On a maintenant la réponse quand on a vu récemment le film de son arrivée sur un aéroport.

Une autre image, 28 ans plus tôt, le même homme assis, les bras croisés, les mâchoires sont exagérément saillantes, la moue dédaigneuse, les yeux dissimulés derrière des lunettes aux verres fumés. Il y a quelque chose de germanique dans le strict uniforme qui habille le nouveau maître du Chili.

Cette autre image encore, celle d'un homme en veston et pull over à la porte d'un édifice. Il est coiffé d'un casque et porte une mitraillette en bandoulière. Sous les grosses lunettes, le regard scrute le ciel et les avions qui bombardent son palais, le président Salvador Allende vit ses dernières minutes.