Date(s) de diffusion(s) :
19 avril 1997
11 juillet 2024
13 janvier 2024
05 novembre 2022
Télécharger l'émission :
Provenance :Fichier téléchargé sur le site de France Inter
La mort du Che
C'est dans ce monde souterrain des services secrets et des officines occultes, c'est dans ce milieu des coups bas, des manipulations et des mystifications qu'il faut chercher l'explication de la mort du révolutionnaire.
En 1965, le Che se sépare de son compagnon d'armes, Fidel Castro, et disparaît aussitôt après avoir quitté Cuba. Lui qui a exercé les plus hautes fonctions ministérielles dès la victoire de la Révolution Cubaine, désire soudain retourner à la base, sur le terrain, au coeur de ces mouvements de libération qui luttent contre l'impérialisme. C'est le moment où il lance son célèbre slogan : Créer deux, trois... de nombreux Viêt Nam, telle est la consigne.
L'instrument de cette nouvelle politique est une mystérieuse organisation, la tricontinentale, qui regroupe les leaders de ces mouvements de libération. Et parmi eux, Mehdi Ben Barka qui trouvera la mort en France dans les circonstances étranges que l'on connaît.
Aujourd'hui on le sait, le Che, accompagné de quelques Cubains, va d'abord au Congo. C'est la guerre. Le dirigeant Patrice Lumumba a été assassiné. Le sécessionniste Moïse Tshombé, soutenu par les Belges, essaie de régner sur le Katanga, la province la plus riche du Zaïre. Mais déjà Mobutu, armé et porté par les Américains, entreprend la conquête du pays. Que peuvent les révolutionnaires, les anciens compagnons de Lumumba ? Ils sont divisés, peu motivés et bien plus intéressés par les pillages, l'alcool ou les femmes que par la révolution. Le Che se rend compte très vite qu'ils sont incapables de lutter contre Mobutu.
C'est certainement une grande déception pour lui. Malade, désabusé, il part. On retrouve sa trace à Prague où il se soigne et de nouveau, il s'évanouit dans la nature. Jusqu'au jour où des guérilleros boliviens, déserteurs, capturés par l'armée locale annonceront sa présence en Bolivie, présence qui sera confirmée par le Français Régis Debray lorsqu'à son tour, l'écrivain tombera entre les mains de l'armée bolivienne.
On aurait pu penser que Castro s'était débarassé d'un compagnon un peu trop encombrant. Encombrant parce que Guevara était à ce moment là le plus populaire des dirigeants de La Havane. C'était un type infatigable, il était partout, sur tous les fronts et s'impliquait aussi personnellement. Il se moquait totalement du protocole, ne mâchait pas ses mots et en plus, il était beau !