Date(s) de diffusion(s) :
31 mai 2008
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La Révolution Culturelle chinoise (2/2)
Il fallait écraser les vieilleries, mettre le feu à la plaine, détruire pour mieux reconstruire... Les expressions imagées ne manquent pas pour symboliser la Révolution culturelle chinoise. Un événement inouï dans un pays qui était communiste depuis moins de vingt ans. Car tout s'est passé comme si le parti communiste chinois s'était dévoré lui-même... Ce mouvement d'une violence inattendue a en effet surgi au sein même des instances communistes. Et c'est Mao Zedong en personne qui a donné l'impulsion originale et qui a ensuite tenté de contrôler tant bien que mal le cours de ce torrent qu'il avait lui-même libéré...

En fait, c'est ce que nous a dit Monsieur X la semaine passée, sous les apparences de Grand Guignol souvent prises par la Révolution culturelle, il s'est agi essentiellement d'une banale lutte pour le pouvoir. En effet, contre toute attente, Mao, le Grand Timonier, le père de la Révolution de 1949, avait été peu à peu mis à l'écart, payant ainsi ses erreurs et d'abord celle du Grand Bond en avant, une initiative révolutionnaire destinée à galvaniser les énergies mais qui a condamné à la famine des millions de Chinois...

Symboliquement retiré à Shanghai, remplacé à la tête de l'Etat par Liu Shaoqi, son dauphin, Mao ronge son frein et prépare son retour. Pour réussir son coup d'Etat - car c'est bien de cela qu'il s'agit - il s'appuie sur l'armée noyautée par Lin Biao, les forces de sécurité du redoutable Kang Sheng, le maître des services secrets, et surtout sur l'exaltation de la jeunesse ! Une classe d'âge frustrée qui, n'ayant pas connu la ferveur de la Révolution de 1949, a soif de reconnaissance et d'héroïsme et voue un véritable culte au Grand Timonier...

Un dernier mot avant d'écouter la suite du récit de Monsieur X : l'adjectif " culturel " ne doit pas faire illusion. Si cette révolution est culturelle, c'est qu'elle a commencé par la critique virulente d'une médiocre pièce de théâtre autorisée par les autorités de Pékin. Un prétexte brandi par la sinistre " Bande des Quatre " pour mettre en cause les dirigeants en place et les traîner dans la boue... En plein accord avec Mao, bien évidemment !

Bibliographie :
Le livre noir du communisme Stéphane Courtois Robert Laffont (1992)
Mao Tsé-Toung Philip Short Fayard (2005)
Les Massacres de la Révolution culturelle Song Yongyi Buchet Chastel (2008)
Essais sur la Chine Simon Leys Plon (1998)
Mao : l'histoire inconnue Jung Chang et Jon Halliday Gallimard (2006)
L'Histoire des services secrets chinois Roger Faligot Nouveau Monde (2008)