Date(s) de diffusion(s) :
10 juin 2006
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Yougoslavie : nationalisme et purification ethnique (3/3)
Tout a commencé au Kosovo. Et tout a fini dix ans plus tard dans ce même Kosovo où s'est fracassé le rêve nationaliste d'une Grande Serbie.
Pour la troisième semaine, Monsieur X propose de décrypter les dramatiques événements de l'ex-Yougoslavie... Je résume brièvement. Le point de départ, c'est en effet la célébration au Kosovo, en juin 1989, du 600° anniversaire de la célèbre bataille du " Champ des Merles ". Une cérémonie grandiose où les dirigeants de Belgrade, Milosevic en tête, exaltent le nationalisme serbe et caressent le rêve de reconstruire la Grande Serbie sur les ruines d'une Yougoslavie fédérale qui se morcelle après la mort de Tito.
Très rapidement, les Serbes passent à l'action au Kosovo même en abolissant l'autonomie dont bénéficiait cette province peuplée majoritairement d'habitants d'origine albanaise et en organisant la répression contre cette population. Puis, alors que les Républiques déclarent leur indépendance les unes après les autres, l'armée fédérale, qui n'est plus qu'une armée presque exclusivement composée de Serbes, attaque brièvement en Slovénie puis en Croatie. Le prétexte, c'est la préservation de la Fédération et aussi la protection des Serbes présents dans les autres Républiques. En Croatie, où les Serbes se créent de véritables fiefs autonomes, la guerre est terriblement meurtrière. Et l'on assiste aux premiers déplacements de population, cette monstrueuse purification ethnique qui va faire tant de victimes. Puis, le président croate Tudjman et Slobodan Milosevic ayant conclu un accord secret, Zagreb et Belgrade se retournent vers la Bosnie-Herzégovine, une République multiethnique où jusque là cohabitaient pacifiquement Musulmans, Croates et Serbes. C'est le début d'une véritable entreprise de dépeçage où, à nouveau, il est procédé à un impitoyable nettoyage ethnique souvent mené par des bandes de paramilitaires qui déportent, violent et massacrent, tandis que la capitale, Sarajevo, est assiégée et systématiquement bombardée.
La communauté internationale, malgré l'envoi de milliers de Casques bleus, assiste, impuissante, à ce désastre humain qui semble consacrer le triomphe de Milosevic. Non seulement, ses amis serbes de la République Srpska dirigée par Karadzic occupent les deux-tiers du territoire bosniaque mais il est devenu un interlocuteur indépassable. Et il se pose même en arbitre.
Toutefois en 1994, les Etats-Unis, d'abord passifs, décident de s'impliquer. Et selon Monsieur X, ce n'est pas tout à fait innocent : à Washington, les stratèges nord-américains aimeraient bien démontrer que l'Alliance atlantique, en dépit de l'effondrement de l'Empire soviétique, est toujours utile.