Date(s) de diffusion(s) :
10 avril 2004
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Srebrenica (2/2)
Qui est responsable ? Qui a laissé faire ? Qui a permis que soit perpétré le massacre de Srebrenica, ville martyre de l'ex-Yougoslavie où des milliers de Bosniaques musulmans ont été exterminés par les hordes serbes du général Mladic ?

Poursuivons aujourd'hui la diffusion de ce nouvel entretien avec Monsieur X... Mais auparavant, je résume ce qu'il m'a dit la semaine passée. Nous sommes en 1995. La Bosnie Herzégovine est alors déchirée par une guerre cruelle qui oppose les différents groupes nationaux qui peuplent cette petite République fraîchement indépendante. Deux ans plus tôt, l'ONU a envoyé un important contingent de casques bleus. Et parmi eux, beaucoup de Français. La Forpronu, ainsi nommée, peine à contenir les incursions des Bosno-Serbes qui ont déjà conquis plus de soixante-dix pour cent du territoire bosniaque. Et pour protéger les populations musulmanes, l'ONU a décidé la création de zones de sécurité, des enclaves que Mladic et le président de la République serbe autoproclamée de Bosnie, Karadzic, entendent conquérir.

En mai, répondant à une attaque aérienne de l'OTAN sur un de leurs sites, les Serbes ripostent en s'en prenant aux casques bleus. Plusieurs centaines d'entre eux sont pris en otages et humiliés. Ils doivent servir de boucliers humains en cas de nouvelles attaques aériennes. Le général français Janvier, commandant de la Forpronu, légitimement inquiet, prend langue avec la partie serbe. Il rencontre Mladic et un envoyé du président Milosevic. Les Serbes s'engagent à ne plus s'attaquer aux casques bleus et à libérer ceux qu'ils détiennent si le général français renonce aux frappes aériennes. Janvier a toujours affirmé qu'il n'avait rien signé. Toutefois, on observe que, très rapidement, les casques bleus otages sont libérés. Et, le jour où la zone de sécurité de Srebrenica sera submergée par les troupes de Mladic, aucune opération aérienne, seule susceptible de les repousser, n'interviendra. Bref, si rien n'a été signé entre les généraux français et serbe, tout se passe dans les faits comme s'il y avait eu réellement un accord, la sinistre conséquence étant le massacre de Srebrenica...

Bibliographie :
Srebrenica 1995, l'été d'une agonie, des femmes témoignent Nicolas Poincaré L'esprit des Péninsules/Arte GEIE (2000)