Date(s) de diffusion(s) :
06 mars 2004
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Guatémala, 1963-1996 (2/2)
Pire que le Chili de Pinochet, pire que l'Argentine des généraux !... Tel a été le Guatemala pendant près de quarante ans, soumis à une dictature militaire féroce et meurtrière. 150.000 morts, 50.000 disparus... Des chiffres effarants cités par Monsieur X la semaine dernière. J'ai vérifié depuis. Ce sont effet les chiffres avancés par des observateurs impartiaux comme des enquêteurs des Nations unies.

Mais la première responsabilité incombe aux Etats-Unis qui ont encouragé et soutenu financièrement les tueurs et les tortionnaires. Ici je ne fais pas preuve d'anti-américanisme puisqu'un président états-uniens, Bill Clinton, a reconnu lui-même l'implication de son pays dans cette atroce répression conduite au nom de la lutte contre une prétendue guerre contre la subversion communiste. Un argument qui avait déjà été utilisé en 1954 lorsque la CIA avait fomenté un complot pour chasser le président guatémaltèque Arbenz, coupable de vouloir promouvoir une réforme agraire qui aurait lésé les intérêts de la puissante compagnie nord-américaine, la United Fruit.

Alors, oui, il faut encore mettre en cause la CIA et ses sales méthodes. Et, nous verrons que la condamnation publique de ces actes illégaux aura une incidence sur les événements tragiques du 11 septembre 2001.

Quand nous avons interrompu notre conversation samedi dernier, Monsieur X abordait un aspect assez méconnu de cette affaire guatémaltèque : l'envoi de missionnaires et prêcheurs protestants conservateurs, destinés à lutter contre l'Église catholique jugée trop progressiste. Autant d'ecclésiastiques qui vont soutenir, consciemment ou pas, la croisade contre la subversion, c'est à dire l'anéantissement des guérillas par la force et la terreur.

Bibliographie :
A propos de l'affaire Pellecer Henri Madelin Le Monde Diplomatique (1999-05-01)
La citadelle endormie : faillite de l'espionnage américain Jean Guisnel Fayard (2002)