Date(s) de diffusion(s) :
27 janvier 2001
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Aldrich Ames (1/2)
Monsieur X a commencé par une question : "Savez-vous, m'a-t-il dit, ce que veut dire l'expression : " Il faut ramener le chat à la maison ! " ?"

J'ai avoué mon ignorance... Et Monsieur X, assez content de lui, ma foi, m'a expliqué ce que signifiait cette phrase énigmatique dans le jargon des services... Des services secrets, bien sûr. Il faut ramener le chat à la maison lorsqu'après avoir constaté des fuites importantes dans un système de sécurité, il convient d'identifier au plus vite le maillon défaillant et de s'assurer de la personne du fautif.

Dans l'affaire que Monsieur X m'a racontée cette semaine, le chat, Aldrich Ames, a été identifié très tardivement... Et, avant son arrestation, en 1994, il a eu le temps de provoquer des dégâts considérables... Peut-être même s'agit-il de la manoeuvre de pénétration la plus importante qu'ait subie l'un des plus grands services de renseignement au monde, je veux parler de la CIA.

Peut-être avez-vous eu connaissance de cette affaire récente qui a fait scandale aux États-Unis, et qui a encore un peu plus ruiné la confiance des Américains dans leurs services secrets... Une confiance déjà mise à mal à la suite de quelques échecs retentissants... Mais, dans le cas de Aldrich Ames, on atteignait des sommets : car cet agent qui travaillait pour le KGB puis pour le SVR, le service qui lui a succédé après l'effondrement de l'URSS, n'était autre que le chef du contre-espionnage au sein de la CIA. Bref, l'homme chargé de traquer les taupes était lui-même une taupe !

Ames a donc été démasqué. Il a avoué et il a été condamné à la prison à vie. Affaire classée ? Non, dit Monsieur X... Ce dossier n'a pas livré tous ses secrets. Pourquoi ? Parce que la CIA désirait malgré tout faire bonne figure malgré sa déconfiture, parce qu'elle ne voulait pas que l'opinion mesure exactement l'état des dégâts provoqués par cette taupe exceptionnelle ? Peut-être... Mais s'il y avait autre chose ? D'encore plus inavouable !

L'histoire est donc complexe, truffée de retournements, de manipulations, de manoeuvres obscures, de trahisons... Et en écoutant Monsieur X, j'ai vraiment eu l'impression de me trouver dans l'univers de John Le Carré. Je vous propose aujourd'hui la première partie de long entretien que mon interlocuteur m'a accordé.

Bibliographie :
Icône Frederick Forsyth Livre de Poche (1999)
Discographie :
PJ Harvey : Good fortune Island
Jean-Louis Murat : L'infidèle Virgin
Kinobe : Keefe's guest Jive