Cosa nostra (2/2) : Giovanni Falcone

'La lutte est inégale. Nous nous battons avec des procès verbaux, eux utilisent des loups paras, c'est trop célèbres fusils à canon scié utilisés par les tueurs de la mafia'. L'homme qui parlait ainsi se nommait Giovanni Falcone et c'était l'ennemi numéro un de Cosa Nostra, la mafia sicilienne. Un magistrat qui avait lancé un véritable défi à l'organisation criminelle. Falcone savait que cette lutte ne se terminerait qu'avec sa mort ou la défaite de la mafia. Très lucidement, il n'ignorait pas que le premier terme de l'alternative était le plus probable. Giovanni Falcone est mort le 23 mai 1992, assassiné par la mafia.

Au début des années 80, avec la prise du pouvoir des Corleone, la mafia est devenue encore plus hégémonique, encore plus impitoyable. Sous la férule du féroce Toto Riina, elle s'est centralisée, rigidifiée, et elle a accentué sa mainmise sur le personnel politique en Sicile, mais aussi dans toute la péninsule italienne et bientôt dans l'Europe entière, puisqu'il est aujourd'hui avéré que Cosa Nostra pille les fonds communautaires en détournant une partie des subventions agricoles accordées par Bruxelles. La mafia est aussi une puissance économique.

Pourtant, on a cru toujours dans ces années 80, qu'une poignée de juges courageux allaient triompher de la mafia. C'était le temps des maxi procès, des dizaines et des centaines de mafieux, chefs de famille ou simples hommes d'honneur comparaissaient devant les tribunaux. Des repentis témoignaient contre eux, brisant la traditionnelle omerta. La réalité hideuse et terrifiante se faisait jour petit à petit. Hélas, ce n'était qu'une éclaircie.