Gary Powers

L'information est pratiquement passée inaperçue. 40 ans après les événements qui l'ont rendu célèbre. Le pilote américain Gary Powers a été décoré à titre posthume tout récemment. 40 ans après. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps et surtout s'il fallait le décorer ?

Pourquoi ne l'avoir pas fait alors qu'il vivait encore dès son retour de captivité en URSS en 1962 ? Quelle ombre planait donc sur cette affaire et quel soupçon sur cet homme qui a pourtant été, un temps au moins, considéré comme un héros par ses concitoyens ?

C'est le 1er mai 1960, alors que l'Union soviétique célèbre la fête du Travail, que l'avion espion U-2 de Gary Powers est abattu au dessus de l'Oural. Le pilote est capturé. La nouvelle est d'abord tenue secrète. En effet, quinze jours plus tard, une importante conférence au sommet doit réunir à Paris les quatre Grands, les anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale.

Les dirigeants des quatre pays qui possèdent la bombe atomique ont pour la première fois l'ambition de parler de détente et même de limitation de la course aux armements nucléaires. L'enjeu est donc considérable. C'est peut être la fin de la guerre froide qui est en vue.

Après tant d'années de tensions et de menaces de guerre, le monde va enfin pouvoir respirer, mais en distillant peu à peu des informations sur cette affaire et en piégeant les Américains. Le numéro un soviétique, Nikita Khrouchtchev va utiliser de façon très machiavélique la capture de Powers pour saboter la conférence de Paris et le procès public de Gary Powers en août 1960 sera une formidable opération de propagande contre les Etats-Unis.

Naturellement, on peut s'interroger sur la simultanéité entre les deux événements, d'autant que Powers, après avoir été considéré par les Américains comme un héros, sera soupçonné dès sa libération et son retour aux Etats-Unis, d'avoir fait le jeu des Soviétiques. On osera même lui reprocher de s'être laissé capturer vivant et de n'avoir pas détruit son appareil en vol.

Monsieur X ne croit guère au hasard. Dans ce nouvel entretien, il n'a pas caché que cette affaire n'avait pas révélé tous ses secrets. Pour lui, il ne fait nul doute que l'enjeu était cette conférence de Paris. C'est la paix qu'on a voulu saboter, mais qui ?